Loin des yeux... mais près du coeur
- mArie1012
- 23 mars 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mai 2020
Pourquoi ce blog, aujourd'hui ?
Étudiante, et fière de l’être comme je l’explique dans l’à-propos, je validerai mon année de formation par la soutenance d’un mémoire de fin d’étude.
Politiques culturelles locales et publics éloignés : comment provoquer la rencontre ? Le titre est encore provisoire mais le sujet est là. Mercredi, après deux jours de confinement et d’hébétement, je reprends fébrilement mes lectures, brouillons, recherches, entretiens… et je me rends compte de l’ironie de la situation par rapport au sujet de mon mémoire (ou l’inverse, mon mémoire étant antérieur à l’épidémie).
Publics éloignés, empêchés, précaires ou spécifiques… ces euphémismes, créés pour ne pas blesser nos oreilles délicates recouvrent des réalités très différentes mais ils désignent tous des publics qui se retrouvent à distance de la culture, que ce soit pour des raisons physiques, géographiques, psychologiques, économiques ou sociales : personnes en situation de handicap, hospitalisées, incarcérées, en situation d’exclusion sociale ou géographique. Mon mémoire s’intéresse aux publics des quartiers prioritaires de la ville, aujourd’hui encore exclus de l’accès à la culture et des pratiques artistiques.
De façon assez surprenante, le confinement imposé par le Covid19 permet, si ce n’est de renverser la situation, de nous mettre tous à égalité et de mettre en lumière cette évidence : nous sommes tous aujourd’hui éloigné.e.s de l’art et de la culture. Toutes proportions gardées évidemment car ceux et celles qui vivent dans les banlieues sont depuis toujours confiné.e.s dans leurs quartiers et le resteront alors que j'aurai quartier libre sitôt le cantonnement à domicile terminé. Les musées ont fermé leurs portes, les cinémas restent muets, les théâtres et autres scènes ont tiré leurs rideaux, les librairies et médiathèques ne laissent plus entrer ni sortir aucun livre, les artistes se confinent comme nous tous, les associations, centres sociaux-culturels,… n’accueillent plus personne. Même le street-art souffre car les rues sont quasi désertes et ceux qui se risquent dehors oublient de lever les yeux !
Je me retrouve comme le public approché dans mon mémoire : éloignée ! Coupée des autres, interdite d’accès, sans billet, même plus de tarif étudiant, clouée chez moi, empêchée de me libérer du poids du quotidien, privée de ce qui fait sens pour moi, me donne des ailes et des envies d’inventer ou de partager…
C’était sans compter sur la résistance que les artistes, de tous temps, ont su organiser ! Et voilà que fleurissent sur les murs de nos ordinateurs, la scène de nos téléphones ou les coulisses de nos tablettes des initiatives qui font croire, de nouveau, que l’humanité toute entière n’est pas perdue !
Je vois et on m’envoie des initiatives originales, inédites qui ont d’autant plus de valeur qu’elles seront éphémères et disparaitront avec ce p… de virus ! Podcasts, balades virtuelles, lectures 2.0, chroniques, plateformes gratuites,… de nouvelles formes sont inventées chaque jour sur le net et relaient ce même message : même éloigné.e.s nous ne lâcherons rien, nos yeux, nos oreilles, nos mains, notre corps tout entier peut continuer à vibrer, nous pouvons continuer à partager ce qui nous fait du bien, nous interroge ou nous révolte.
Il y a tant de choses à explorer et à partager, l’idée de ce blog est ainsi née.

Librairie Le Wolf découverte en plein coeur de Bruxelles - décembre 2019
Une librairie comme j'aimerais en ouvrir une avec Claire...
Très beau blog qui nous permet de voyager, de rêver et d’affiner notre "reg'art"...
A suivre de très près !
Merci Marie de nous faire partager, avec tout l'enthousiasme et l'énergie que l'on te connaît, ta vision artistique, tes découvertes et adresses coup de cœur. Longue vie à ce blog que je vais suivre avec plaisir et curiosité !
Je suis aussi très heureuse de voir tant de créativité s'exprimer ces derniers jours... Ce qui vérifie l'hypothèse de l'art thérapie et la nécessité de la médiation culturelle : nous avons tous une capacité créatrice !!!